Formé à l’ENSAAMA Olivier de Serres à Paris, aux Arts Déco de Strasbourg (aujourd’hui la HEAR) et à l’université du Québec à Montréal, Tamim Daoudi a créé son activité en 2010 à Strasbourg. Au-delà de son accompagnement au niveau design, il sait rechercher les compétences complémentaires requises et aider au financement des projets.
De nombreux prix nationaux et internationaux ont récompensé son studio : Janus de l’industrie, Janus de la Santé, Red Dot Award, Observeur du design...

Accompagnez-vous les entreprises de toutes tailles ?
Tamim Daoudi : Assurément, de la conceptualisation de leur projet à l’industrialisation.En premier lieu, nous définissons le cahier des charges. Ensuite, au cours de la phase de recherche, nous proposons trois pistes créatives sous forme d’esquisses et de visuels 3D photoréalistes accompagnés de maquettes. Puis vient le développement de la piste sélectionnée au cours duquel nous éprouvons le projet sous toutes ses contraintes (techniques, économiques...). Enfin suit la phase de production en série où nous accompagnons nos clients avec nos partenaires dans la définition des procédés de fabrication, le prototypage et la pré-série.
Le métier de designer consiste à être en avance sur les usages pour définir des produits en adéquation avec les besoins actuels et à venir.
Mais c’est également un métier de contraintes, avec des normes et des exigences technico-économiques. Aussi travaillons-nous beaucoup avec des ingénieurs partenaires (électroniciens, mécaniques, structurels...) : cela rassure le client et nous sécurise déjà en amont du projet.

Vous apportez également une aide en matière de financement...
Tamim Daoudi : Le design étant un véritable levier économique, il est dommage qu’il ne soit pas plus intégré à la culture d’entreprise, souvent pour des raisons de coût. Afin d’y contribuer, le studio a l’agrément Crédit Impôt Innovation et l’agrément Diagnostic Design de la BPI (qui permet de financer à 50 % ce diagnostic). De plus, nous connaissons très bien les différentes aides de la BPI au niveau national et celles des organismes régionaux.

Vous dites que l’important est d’aller vers des projets qui ont du sens...
Tamim Daoudi : En effet, nous questionnons toujours ce sens en amont. Ainsi, pour la société française Vélum, très orientée RSE, nous avons conçu le projet Babel, un luminaire intégrant un récipient pouvant contenir des végétaux. La question était : comment aller au-delà d’un simple mât avec un luminaire ? Babel répond aux besoins de végétalisation dans des espaces très minéraux, et nous sommes en train de déployer une solution pour que le mât soit rétractable de jour.
Il s’agissait d’aller plus loin qu’un badge également lorsque nous avons conçu Captag, avec un cabinet d’ingénierie à Lyon (Scalea innovation ). Ce badge intelligent, pour les événements et les salons professionnels, est équipé de boutons en relief pour les malvoyants. Très concentré sur son cœur de métier, le client n’a souvent pas le temps de se poser des questions sur tous les aspects d’usage : nous sommes là pour cela, et pour ouvrir le design à tout le monde.

Tous ces produits sont conçus et fabriqués en France...
Tamim Daoudi : Pour diminuer l’impact carbone, nous allons effectivement chercher nos partenaires en France autant que possible. Il existe de nombreux talents dans l’ingénierie et l’artisanat et, contraire-ment à ce que l’on pense, à des coûts intéressants : cela dépend de la façon dont on réfléchit le projet.
Nous privilégions des projets vertueux, de la conception à la fin de vie du produit, afin que ce dernier soit pérenne, durable (par l’aspect et la technologie), recyclable.
Par exemple, nous évitons dans la meure du possible de mettre un écran dans nos projets pour limiter l’utilisation de minerais rares. Nous essayons d’être le plus efficace dans le rapport coût/écologie/usages.