Guillaume Tartar, CEO et fondateur de ARTGAPI, a créé une plateforme pour optimiser la visibilité des artistes.
A 23 ans, issue d’une famille de mécènes des pays de l’Est, il a une tête bien faite, s’interroge sur le marché de l’art et l’obscurantisme digital de notre époque. Ecoutant un proverbe de son grand-père, il essaie que tous les jours de travail soient un dimanche grâce à l’engagement et la passion qui l’animent. Entretien.

Eclairez-nous sur le concept.
Guillaume Tartar : Artgapi contourne le problème de la visibilité de l’art avec une «marketplace» accessible aux artistes reconnus ou émergents, ou sans parcours académique. Laissant de côté le business model des commissions, très exclusif, Artgapi propose sans demande d’adhésion, une série de trois forfaits mensuels, de gratuit à 12.99€, pour exposer et vendre jusqu’à 20 œuvres. La publication est simple, le degré de résolution des photos très élevé et l’artiste garde une liberté totale du prix. Notre partenaire UPS gère le transport.
L’application permet de déléguer la communication digitale, le référencement et la plateforme de paiement, et offre l’assurance d’être mis en relation avec des internautes. Notre équipe de 7 développeurs, conseilleurs et modérateurs, assurent le lien avec les artistes.
Artgapi recentre le public sur l’œuvre, permet aux artistes d’échanger, de vendre en toute sécurité sans être noyé dans des niveaux colossaux de publications journalières.

Le micro-learning par le divertissement comme deuxième fonctionnalité.
Guillaume Tartar : Promis à une carrière académique, j’ai finalement choisi de ne pas faire d’études et de partir à l’étranger, une fois le baccalauréat en poche. Mon éducation m’a donné les clés pour comprendre l’omniprésence de l’art dans notre quotidien. Peu de jeunes en sont conscients. Par ce constat, nous intégrons une visée éducative forte pour relever la place de l’art dans nos éducations. Pour diffuser des sujets de société lié à l’art, nous développons des podcasts visuels et une émission télévisée ST’ART ME UP, diffusé sur YouTube. Avec des chroniqueurs, des jeunes, des références du milieu de l’art comme Françoise Maeght, nous élaborons un contenu riche pour la jeunesse.

Faire bouger les lignes, être novateur, avoir du contenu à proposer sont vos moteurs.
Guillaume Tartar : Le marché de l’art reste réservé à un microcosme. Il est en pleine expansion, l’idée d’acquérir une œuvre sans forcément être initié se développe. La force du digital est la visibilité. En retard sur son temps, ce marché ne s’adapte pas aux centres d’intérêt des jeunes. Mes deux associés et moi-même souhaitons rendre les gens de tous milieux confondus, sensibles à l’art. Le rendre plus accessible assure un avenir au monde de l’art, augmente la créativité, révèle des passions et développe l’esprit critique, essentiel à notre société.

Une levée de fonds récente accélère votre développement.
Guillaume Tartar : L’application a été lancée début 2021. Notre croissance est stable, progresse sans plan de communication structuré. Une base fidèle nous suit sur les réseaux sociaux, le taux d’engagement est bon. Grandir avec un socle solide était notre objectif premier. En complément des peintures, des photos, des sculptures, du design, de l’art digital, nous travaillons également sur l’intégration du crypto-art.
Encore améliorer les fonctionnalités de l’application est notre priorité tout comme mettre en place des campagnes marketing, notre communication. Ces fonds facilitent aussi le lancement du troisième pilier, le ARTGAPI Club : organiser de beaux évènements en invitant tous les artistes qui «performent» le plus sur l’application, et tel un collectif, provoquer la réunion de plusieurs secteurs d’activité artistiques.